La mémoire débarque dans les cases

Dernière des quatre séquences du programme Odyssée, la mémoire est à la fois histoire intime et Histoire de tous. S’il est un événement du XXème siècle qui réunit ces deux dimensions, c’est bien le débarquement du 6 juin dont on a fêté les 80 ans cette année. Pour permettre aux élèves de travailler et de s’approprier ce sujet, Xavier Million auteur de bande dessinée est intervenu dans une classe de Levallois.

© Héritage & Civilisation

Comme pour les autres séquences, le programme Odyssée fait appel à des médiateurs. Concernant la mémoire, c’est le dessinateur Xavier Million qui a été sollicité pour intervenir dans une classe de Levallois. « J’ai choisi le thème du débarquement car cela me semblait fort dans l’actualité pour travailler sur la mémoire mais aussi parce que c’est un épisode de l’histoire qui convient particulièrement au traitement en bande dessinée. »

Plan large, plan serré, séquencement des différents moments, dynamique de l’action : à la manière d’un film, la bande dessinée permet en effet de rendre compte de toute l’urgence, la rapidité et le tragique même d’un événement comme débarquement. « En permettant aux élèves de dessiner successivement les différentes phases du débarquement, on leur fait mieux ressentir la tension dans le bateau, la soudaineté du débarquement sur la plage, la vitesse du soldat qui court, la violence des combats, tout le drame qui se joue dans cet événement. » C’est aussi l’occasion d’un véritable travail de recherche pour les enfants qui doivent évidemment rendre compte des uniformes, des armes, des véhicules, des éléments d’époque.

Mais pour ne pas limiter ce travail à une simple représentation de combat, un travail en amont est réalisé en lien avec l’enseignant. « Il est essentiel de resituer cet épisode important de la seconde guerre mondial, de leur expliquer comment cela est arrivé, ce que cela a permis, etc. C’est seulement ensuite que le dessin intervient »

Un tel sujet peut aussi être difficile à mettre en images pour les élèves. C’est alors là que Xavier prend le crayon. « Je leur ai demandé des choses très simples et je les accompagnais en dessinant certaines cases directement au tableau, ce qui n’empêche pas que chacun à son style. » Au final, tous ont pu réaliser une planche originale avec certaines très belles réussites. « J’ai été frappé par la qualité de certains travaux très créatifs. » Ainsi, ce travail sur le passé a peut-être permis de révéler des auteurs pour le futur ?